Le Haut Minho
"La danse de cette région, le « Vira » y est reine sous mille aspects que le villageois prend ingénument des danses différentes pour le Vira à savoir : Fandango de Roda, Fandango de Pares, Ileio, Peseta…
Au Nord de Porto, commence la région de Maia, vaste et riche, zone rustique par excellence. Les noms de toutes les danses du Haut Minho et du Douro y sont courants, mais l’interprétation chorégraphique a ici un cachet spécial : elle est plus large et plus lourde que dans le Minho.
Puis, au Nord-est, nous aurons la zone de Guimaraes où nous distinguerons entre autres deux communes : celle de S. Martinho do Campo, au nord et celle de Santa Maria de Reguenga au sud. Le « tour sur place » est le trait commun à ces villages – ce tour est originaire de cette région qui fut le berceau du royaume de Portugal
Dans le canton de Cerveira se trouve un village qui se nomme Gondarem, village qui a deux atouts : une île, celle des amours, et une danse, « la Gôta ». Cette danse se caractérise par les figures nombreuses et le refrain court, tout comme dans celle d’Afife et de Carreço. Le rythme vient du Vira. Il s’y impose alors le caractère personnel, fait d’énergie, de légèreté et d’élégance, des gens de Gondarem.
Le village Covas fait partie du canton de Cerveira. Les danses y conservent un caractère montagnard, tant pour l’homme – dominateur et brillant- que pour la femme. Le moindre symptôme d’exubérance féminine constitue à Covas une grave faute de syntaxe. Plus le danser se révèle puissant, plus discrète et effacée devra être la jeune fille. Et les juges diront : « Celle qui danse le mieux est celle qui danse le moins. » Là ou l’homme est vraiment souverain, c’est dans le Vira, le danseur va de côté, vers la droite, se rejetant brusquement en arrière à la fin du quatrième pas. Ensuite, se dressant sur un pied il fait en sens contraire, un tour entier, levant le bras gauche pour s’élever davantage.
À S. Lourenço Da Montaria. La danse conserve du début à la fin, la dureté et l’énergie qui lui sont propres. Nous sommes donc devant le caractère essentiellement montagnard : la rigidité. Les jambes ne plient jamais. Il n’est pas surprenant, par conséquent, que la femme, si étroitement entourée, prenne cet air résigné. On dirait que toutes les lois se conjuguent pour lui imposer le silence et son attitude est faite de modestie. Si en tournant, sa jupe se lève, ses mains aussitôt la rabattent.
À Apulia, la danse du Minho prend un caractère spécial, dû en partie au costume de l’homme - saie romain (élément du costume porté en Europe par les Francs de la Gaule antique et au moins jusqu'au haut Moyen âge), serrée par un large ceinturon . Pieds et jambes nus, seuls dansent les jeunes gens que la nature a dignement pourvus. La quasi nudité de ces garçons, qui dans le groupe folklorique portent leurs vêtements de tous les jours, contraste singulièrement avec la richesse du costume des femmes ; celles-ci au contraire des hommes revêtent pour se présenter en public des vêtements anciens de fêtes . Elles se distinguent par le mouvement des hanches, mouvements rapide et trépidant. Et l’écharpe qui les enveloppe, à la mode d’Esposende, souligne leur opulence naturelle. Les danseurs paraissent à peine changer de place. Cependant leur légèreté est telle qu’ils ne semblent pas toucher terre"
Source :
http://www.danceconnexion.com/fr/danse/s-58-danse-portugaise/
Extraits de l’ouvrage "Danças Portuguesas" Pedro HOMEN De MELLO, 1962, ed. lello et Irmao, porto 103p