À la mémoire de Marius Barbeau (1883-1969)
Fils de Charles Barbeau, cultivateur et éleveur de chevaux, et de Virginie Morency, Marius Barbeau voit le jour le 5 mars 1883 à Sainte-Marie-de-Beauce. Très jeune, il est initié aux contes, aux chansons et aux danses du folklore québécois par son père. Sa mère, quant à elle, joue du piano et l'encourage à chanter. En 1902, désireux de faire des études de droit, il s'inscrit à l'université Laval. Son cours de droit terminé, il poursuit des études en anthropologie, à Oxford, grâce à l'obtention d'une bourse Rhodes, et, par la suite, à la Sorbonne.
De retour au Canada, il entre au Service géologique du Canada en janvier 1911. La même année, il se rend en Oklahoma afin de recueillir les chansons, les contes et les coutumes des Amérindiens de l'endroit. Plus tard, à Ottawa, il rencontrera des Amérindiens de l'Alberta et enregistrera plusieurs de leurs chansons. La culture et l'histoire des Amérindiens le passionnent. À partir de 1915, il recueille des contes dans Charlevoix, dans Kamouraska et en Beauce. Il en publie un certain nombre dans huit numéros du Journal of American Folk-Lore. En reconnaissance de ses services, il est élu président de l'American Folklore Society en 1916, il publie Contes populaires canadiens et devient membre de la Société royale du Canada. Neuf ans plus tard, il s'intéresse à l'art populaire du Canada français et en étudie toutes les facettes. En 1925, il publie Indian Days in the Canadian Rockies et reçoit le Prix David. En 1929, il est à nouveau récipiendaire du Prix David. En 1937, il publie Chansons du vieux Québec. En 1944, il est membre fondateur de l'Académie canadienne-française. Il reçoit pour une troisième fois, en 1945, le Prix David.
Voyant venir le temps de la retraite, il quitte le Musée national de l'Homme en 1948. Deux ans plus tard, la Société royale du Canada lui décerne la médaille Lorne-Pierce. En 1967, il devient Compagnon de l'Ordre du Canada. Travailleur infatigable, il continue de publier de très nombreux ouvrages. Docteur honoris causa de l'Université de Montréal et d'Oxford, il multiplie les conférences. Il s'éteint à Montréal, en 1969.
En 1985, Marius Barbeau est reconnu personnage d'importance historique nationale par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. L'oeuvre de ce pionnier aura favorisé une meilleure connaissance des traditions amérindiennes et canadiennes-françaises. De plus, elle en aura permis la transmission et la conservation.
Source :
La mémoire du Québec de 1534 à nos jours : répertoire
de noms propres par Jean Cournoyer.
Le Centre Marius-Barbeau a en sa possession une fabuleuse collection de plus de 130 ouvrages de cet illustre et prolifique anthropologue, ethnologue et folkloriste québécois.
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