En 1966, lors de sa fondation, 45 danseurs constituèrent le premier noyau de la compagnie : Tous des étudiants du secondaire.
À l’Exposition universelle de 1967, les Sortilèges, alors amateurs, faisaient leurs premiers pas. Ils devinrent rapidement le fleuron de la danse québécoise sur les scènes du Québec et devinrent professionnels par la suite.
L’Ensemble amateur fut pendant plusieurs années un partenaire du Secrétariat d’État et du ministère de l’Immigration du Québec en procédant à des échanges culturels avec l’ensemble des communautés culturelles et ce, autant en organisant des spectacles que des festivals, des ateliers, des expositions…
En 1977, avec la collaboration de quelques danseurs, étudiants des niveaux secondaire et cégep intéressés à la recherche et à l’enseignement, Jimmy Di Genova fondait le Centre de documentation Marius-Barbeau.
Dès le départ, le Centre recevait un double héritage : les archives des Feux Follets et ce, grâce à Michel Cartier, ainsi que les archives conservées par Jimmy Di Genova.
Les Sortilèges ont dansé à l’Expo 67, à l’ouverture des Jeux Olympiques de 76, à l’Expo de Vancouver en 86, aux Jeux Olympiques de Calgary en 88, à l’Expo de Séville en 1992…, au Canada, États-Unis, Mexique, Martinique, Saint-Pierre et Miquelon, France, Belgique, Pays-Bas, Angleterre, Bulgarie, Turquie, Israël, Malaisie et Japon.
En 1986, lors de son 20e anniversaire, la troupe folklorique Les Sortilèges devint l’Ensemble National de Folklore Les Sortilèges qui, en 1993, comptait 24 danseurs professionnels avec plus de 2000 costumes, sans compter les étudiants. Jimmy Di Genova se retira après avoir assumé la direction générale et la direction artistique depuis la création de la troupe et pendant les 33 années qui suivirent. Il continua à apporter son support et sa collaboration jusqu’en 2001. Depuis lors, la troupe se nomme Les Sortilèges Danses du Monde et compte quelque six à huit danseurs.
La dualité linguistique et la pluralité culturelle de la métropole du Québec ont sans aucun doute favorisé l’émergence de phénomènes culturels exceptionnels et enrichissants pour le Québec et le Canada : les langues d’origine conservent le taux de conservation le plus élevé au Canada. Il n’est sans doute pas étonnant que Montréal ait été le berceau de deux troupes exceptionnelles qui furent vouées au dialogue des cultures, ailleurs comme ici.
Chacune à sa façon, ces deux troupes ne furent-elles pas précurseures du renouveau culturel? Elles permirent au folklore d’avoir sa place au soleil comme art de la scène malgré la pauvreté des subventions pour cette forme d’art issue des peuples, source d’inspiration inépuisable pour les autres formes d’art.
Elles ont contribué, sans doute de façon différente et personnalisée et selon les sensibilités propres à leur directeur artistique respectif, à mettre en valeur auprès des Québécois leurs traditions transfigurées grâce à la magie de la scène et à faire connaître au Canada et à l’étranger ces mêmes traditions québécoises ainsi qu’à refléter la mosaïque montréalaise et canadienne dans toute sa diversité et toute sa splendeur.